Patrimoine de la ville

Patrimoine de la ville

Un peu d’histoire

Comme dans la plupart des villages de Haute Provence et du Pays d’Apt en particulier, l’homme a occupé le territoire de Viens dès le paléolithique.

Des traces de la préhistoire existent : flèches, lames, grattoirs. Les vestiges d’une agglomération protohistorique témoignent de l’importance des oppida qui surplombaient la vallée du Calavon.

1000 ans avant J.C., les Ligures arrivent, puis les celtes à partir du VIème siècle avant JC, les Romains vers 122 avant J.C. Ces derniers occupèrent une grande partie du territoire puisqu’il existe de nombreuses demeures et villae, des cimetières, une usine de poterie ; Pline le Jeune raconte qu’il existait dans la vallée un relais à proximité de la Via Domitia (Italie – Espagne) en face de la Tour d’Embarbe, une des sept tours de garde.

En 1006, apparaît le nom de VEGNIS, donné à ce castrum (fondé en 990) dont il persiste encore des remparts et des bâtisses avec les restes de l’hôpital et sa porte d’entrée voûtée, ainsi que de nombreux souterrains, véritable gruyère creusé dans le rocher. Puis les seigneurs et notamment la famille d’Agoult s’imposent sur le village.

Mais épris de liberté, (une charte est signée en 1357), les Viensois exigent et obtiennent des droits comme celui d’utiliser le four et même plus tard des privilèges parfois très rares tels que l’affranchissement à perpétuité de toutes redevances et taxes, l’exemption de droits lors de la cession d’un lieu, la liberté de disposer des biens et de construire ; l’impôt reste à Viens. Tout cela sous la direction d’un « conseil » viensois. Viens devient avant l’heure une petite république.

Moulin à huile {JPEG}

Le moulin à huile

Le moulin à huile du quartier du Puy, dont l’origine est très ancienne, vraisemblablement 1572, sous le règne de Charles IX, reste propriété privée jusqu’en 1651, date à laquelle le propriétaire, Jacques Monnier, l’un des riches taillables de la communauté en fit rémission à celle-ci.
En 1850, le moulin échoit à la famille Vachier Tognarelli dont les générations successives maintiendront en état les outils et le bâtiment.
En 1956, la nuit du 2 au 3 février, la température chuta de plus de 20 degrés. Ce gel entraîna la destruction de la quasi-totalité des oliveraies de notre territoire communal et l’arrêt de l’activité du Moulin du Puy.
Chaque année, la propriétaire actuelle, à l’occasion des journées du patrimoine, a la gentillesse d’ouvrir ce lieu magnifique, témoin du travail des hommes et du passé.

Le four communal

Le 10 novembre 1357, Augier de Forcalquier, Seigneur de Viens, accordait de nombreuses franchises à la communauté du village. Les boulangers et les particuliers sont venus cuire leur pain dans ce four jusqu’au XIXème siècle.
Ce four , maintes fois restauré, mais toujours dans sa forme d’origine, est un modèle unique dans la région.

Hôtel de Pontevès

Branche cadette de la grande maison d’Agoult qui régna sur la région pendant cinq siècles. À l’intérieur de cette demeure du XVIème siècle, un bel escalier octogonal renaissance conduit à l’étage.

La tour de la Pousterle

La grande tour

Le Château édifié au XVIème siècle, a été rénové aux XVIIIème et XIXème siècles. La Tour de la Pousterle jouxte la principale poterne de l’enceinte du XIVème siècle d’où son nom actuel.
Sa construction date de la fin du XVème siècle, début XVIème siècle. Au pied de la tour, la porte étroite permettait le passage d’un seul homme à la fois pour accéder à la salle voutée à l’intérieur. La couronne de mâchicoulis fut en partie détruite vers 1960.

L’économie est florissante au XVIIème, XVIIIème (1 320 habitants en 1716) et XIXème siècles ; on compte deux notaires, un juge, un maître chirurgien, des marchés, des foires, des cordonniers, quatre maréchaux-ferrants, des charpentiers et des tailleurs, des bouchers, des épiciers, des boulangers (il existe encore 3 fours dont un communal du XIVème siècle, restauré à l’identique au XVIIIème siècle). Les « maîtres faiseurs de pierre » et les gipiers de Viens travaillent dans toute la région.

L’agriculture continue à prospérer grâce aux céréales et aux moulins sur le Calavon, aux olives dont on extrait de l’huile, à la vigne, aux amandes, aux élevages de vers à soie et de moutons (jusqu’à 4 500 têtes) et au miel.

La guerre de 1914 – 1918 voit, comme ailleurs, disparaître la plus grande partie de la jeunesse. S’il y avait encore à Viens plus de 1000 habitants au XIXème siècle, il n’en reste que 487 en 1926 et 286 en 1962. Depuis une lente remontée permet d’atteindre plus de 600 autochtones (621 en 2011) et jusqu’à 1 500 l’été.

D’après notamment « Il était une fois VIENS »
de Michel TEXIER ( Le Pontet 1996)
UN PEU D’HISTOIRE